dimanche 24 novembre 2013

Barabbas

Pour les hérétiques qui n'auraient pas eu de catéchisme à l'école (je sais qu'il y en a qui lisent mon blog, inutile de vous cacher), Barabbas est un personnage biblique qui apparaît dans le nouveau testament.
 Lorsque Ponce Plate propose à la foule de gracier un condamné, il leur donne le choix entre Jésus (le fils de Dieu) et Barabbas (le fils de.... on sait pas trop, son nom veut dire littéralement "le fils du père" ce qui ne nous dit pas grand chose sur qui il est).

Finalement la foule finit par choisir Barabbas plutôt que Jésus; condamnent un type bien et laissant en liberté un sale type (c'est à peu près comme ça qu'on me l'a présenté quand j'étais petit).

Barabbas selon les évangiles et tantôt, un révolutionnaire qui aurait mené une sédition contre l'autorité romaine, un brigand,  un meurtrier, ou un type qui venait juste regarder les lapidations avec sa mère (nan attendez, ça c'est Brian...).


Barabbas a probablement fait ce genre d'erreur aussi.

Les historiens semblent privilégier la piste d'un révolutionnaire qui se battait contre l’oppression romaine. En gros c'était un type probablement charismatique (plus que le fils de Dieu en tout cas, c'est pas rien !) mais qui n'était pas trop porté sur la résistance non violente à la Gandhi, un peu plus sur la rivoluzione à la Guevara.



A la base, dans les premiers écrits, Barabbas est présenté sous le prénom de "Jésus" (prénom courant à cette époque) , mais pour des raisons évidentes de risque de confusions, il fut renommé Barabbas, qui vient de l'araméen (la langue parlée dans "La passion du Christ" de Mel Gibson, et accessoirement, la langue parlée en Judée à l'époque de Jésus) <<bar>> "fils de" et <<abba>> "le père" (le "s" est un signe d'appartenance).

Je me demande si le fait que Jésus et Barabbas aient porté le même prénom, ait joué dans la libération de l'un plutôt que l'autre ?

 "Qui de Jésus ou de Jésus voulez-vous que je libère ?"

Quelle fâcheuse coïncidence quand même !


Ce passage a souvent servi à légitimer des actes antisémites en Europe, avec comme argument que les juifs avaient l'occasion de sauver le messie, mais ils ont préférés libérer un meurtrier.
En même temps, pendant très longtemps il ne fallait pas grand chose aux chrétiens pour justifier des pogroms contre les juifs. 
Si dans la bible, l'un d'eux s'était assis sur le paquet de chips de Jésus ça aurait probablement suffit pour justifier des persécutions !



"Putain mes chips !!!"

Et il n'en fallu pas plus pour légitimer les pogroms contre les descendants de Joachim...

Aujourd'hui, l'un des sens de lecture que l'on pourrait avoir de ce passage est que Barabbas est une autre figure de Jésus, pas celle aimante, tolérante, pleine d'amour et d'eau fraîche. Mais une figure plus guerrière, qui s'oppose de façon violente à l'oppression Romaine. Et la morale de cette parabole serait que les êtres humains (pas seulement les juifs) choisissent en général la voie de la violence, plutôt que celle du pacifisme.

Bon... c'est un peu cucul, mais si on m'avait présenté cette histoire sous cet angle, au moins j'aurais eu l'impression d'apprendre quelques chose !

En tout cas, j'espère que vous, vous aurez appris quelques chose à défaut d'avoir rigolé (désolé les blagues de cet article étaient encore plus mauvaises que d’habitude).

Sources, références, inspiration:

Radikalkritik
Interbible
"La passion du Christ" de Mel Gibson


1 commentaire:

  1. Bonsoir
    je viens de tomber sur votre blog (oui, je fais des insomnies en ce moment...) et je tenais à vous féliciter pour ce travail.
    Vos articles sont drôles, divertissants et instructifs (si, si). Et vos dessins m'ont fait sourire.
    J'aurais aimé en lire davantage.
    Encore bravo et merci pour ces délicieux moments de lecture.
    Cordialement
    RV


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